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Temoignages

Association Suisse Romande Assistance Sexuelle et Handicaps

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Nicolas*

"Depuis des années, je me bat pour avoir une vie sociale, professionnelle et intime la plus enrichissante et épanouissante possible. Ce, malgré mon handicap moteur d'origine néo-natal.   J'ai toujours réussis a trouver solution aux difficultés rencontrées même si parfois, ce fut long et pénible. Au fil du temps, je me suis rendu compte que tout ce que j'avais réussis à accomplir était bien moins compliqué que d'avoir une vie intime et sexuelle à la hauteur de mes besoins. Les relations amoureuses quant a elles, restent dans un domaine bien compliqué pour rencontrer la bonne personne. Lier une relation durable n'est pas chose facile.   Après de nombreuses recherches, une professionnelle du bien être que je consultais, m'a orienté vers l'association et j'ai pu faire la connaissance d'une assistante sexuelle. Enfin ma situation allait pouvoir évoluer.   A raison d'un rendez-vous par mois ou tout les deux mois toujours très attendu, je peux me décontracter totalement, ne plus penser au quotidien. Juste me reconnecter a mon corps et profiter surtout de cette présence physique a mes côtés. Le dialogue est de mise, les rires et les émotions naissent au gré de mon ressenti. Une bouffée d'oxygène qui me permet de profiter pleinement de ce contact réciproque. D'un rendez-vous a un autre, rien n'est identique. Chaque moment apporte son lot de surprises, de changement et de nouveautés. Au fil des séances, je parviens également a mieux m'exprimer sur ce que je ressens, ce dont j'ai envi et besoin. Les mots me viennent plus facilement aussi. Un apaisement qui m'aide a mieux gérer ma vie intime durant les quelques jours qui suivent le rendez-vous.   Enfin, je tiens à remercier très chaleureusement cette personne pour son engagement envers les personnes situation de handicap afin de leur apporter un peu plus d'humanité." ​ *le prénom a été changé pour préserver l'anonymat ​

Jean-Luc

"Je m’appelle Jean-Luc, j’ai 55 ans. Je suis paraplégique depuis mon adolescence, j’ai eu connaissance de la possibilité de faire appel à une assistante sensuelle et sexuelle que depuis quelques années. Au début un peu angoissé quant à cette relation nouvelle, mais sentant que cela serait un bien pour mon équilibre tant physique que psychologique, j’ai pris contact avec elle via un site internet dédié à cette activité. Suivant les recommandations de ma future AS, j’ai pris connaissance de la charte qui régit cette relation mais aussi j’ai pris des informations sur les sites associatifs. Un peu intimidé et stressé, nous nous sommes rencontrés chez moi et nous avons pris du temps pour faire connaissance et identifier mes attentes. Puis petit à petit nous avons eu des relations plus intimes. J’ai ressenti tout d’abord un bien-être dans mon corps : en effet ce corps qui m’avait fait souffrir pendant si longtemps et que l’on touchait uniquement pour des raisons sanitaires ou médicales, pouvait aussi m’apporter des sensations de plaisir. Ensuite un état euphorique, une quiétude que je n’avais plus ressentie depuis longtemps. Il m’a fallu un moment pour redescendre de cet état. Depuis je me sens mieux physiquement et mentalement car je retrouve un équilibre entre le bien et le mal.   A présent nous nous voyons régulièrement et cette sensation de bien être physique et psychologique s’accroit avec le temps. Cela est devenue pour moi  un besoin naturel, une thérapie à part entière, tout comme le rire dont les bienfaits sont maintenant reconnus."

G

"Heureusement qu'il y a des gens comme vous "les assistantes sexuelles" mais je  me demande pourquoi  dans une ville comme Toulouse il n'y en a pas j'espère qu'un jour il y aura des lois qui vont changer ; comme en ce moment tout change peut être qu'à force çà va venir mais en attendant ce n'est pas évident car je suis pas le seul à demander la reconnaissance de votre profession malheureusement cela fait quand même des années que j'essaie d'en parler à diverses associations, quand je vois que ce discours est possible et que les personnes sont prêtes à entendre mais ce n'est pas toujours évident.    la sexualité des personnes handicapées n'est pas toujours bien perçue alors que les besoins de contact sont les mêmes que pour les valides.et moi, quand je commence à parler de cela, on dirait que je suis devant un mur, c'est pire que le mur de Berlin, mais comme il est tombé, gardons l'espoir !!!"

Karl

"Moi, je m'appelle Karl. J'ai 40 ans. Ce témoignage a pour but de soutenir les actions de l'association corps solidaires. En effet, j'ai une relation avec une assistante sexuelle. En premier lieu, l'établissement de cette relation a changé ma vie. Les relations hommes/ femmes sont déjà compliquées, les relations sexuelles hommes/ femmes le sont plus encore. De fait, vous l'avez compris, à mon sens, les relations hommes/femmes avec un handicap de l'un des partenaires relèvent d'une autre sphère de contact et de complexité. Au début, on a « recours » aux services d'une assistante sexuelle, recours rime avec secours. Et après quelques séances, on « bénéficie » des services d'une assistance sexuelle. Cette relation aide à me détendre, à  me décontracter, et apprécier une partie de l'existence jusqu'alors complètement vide. Mon assistante sexuelle a contribué, et contribue encore au développement d'une partie de ma confiance en moi; la confiance en soi est cruciale au développement personnel dans la société...  L'expérience et le ressenti de Suzan en matière de sexe me permettent d'accéder aussi une reconnaissance de son propre corps (contre toute attente, ce corps handicapé est définitivement capable de faire jouir quelqu'un d’autre). Ce constat positif laisse percevoir un bon nombre de développements possibles !!  La présence d'une assistante sexuelle permet la satisfaction de se connaître soi-même-elle apporte aussi la prise de conscience de ne pas se connaître assez.Vient ensuite l'envie de repousser les limites de sa propre expérimentation. Avec une personne bienveillante, consciente des difficultés possibles; mais qui apprécie également le sexe, il est possible de se ressentir sexuellement attirant et… Gourmand. En bref, d'accéder à une autre perception de soi-même-bénéfique à mon sens pour une véritable intégration sociale...." ​

un psychanalyste 

J’exerce comme psychanalyste en activité libérale dans une ville de Province depuis plus de 30 ans. Très vite, j’ai adapté ma façon de travailler afin de pouvoir recevoir « tout public », à défaut d’être un « service public ». J’ai reçu notamment des personnes avec des handicaps cognitifs et langagiers. Même dotées de capacités langagières limitées et atypiques, ces personnes utilisent l’expression verbale pour exprimer leurs émotions, leurs désirs, leurs peurs, leur vécu, pour mettre à distance ces émotions si elles sont douloureuses ou aliénantes : elles sont capables d’élaborer leur vécu dans un dialogue avec un psychanalyste ou un psychologue, qui met sa propre expression à leur portée. Dans ce contexte, voici quelques années, j’ai reçu un homme jeune (de 30 ans environ), à l’initiative de sa mère et sur le conseil d’un médecin. Il vivait en établissement (Foyer de Vie) et il avait été placé hors de l’espace familial encore jeune enfant. On lui prêtait des troubles psychologiques précoces. Sa famille (avec parents séparés depuis longtemps) avait toujours maintenu des liens avec lui, des temps d’hébergement, et assurait sa tutelle. Je m’étais vite aperçu que cet homme, que j’appellerai par commodité Pierre, était aussi handicapé par une carence de soins spécialisés adaptés à ses pathologies. Nous mettrons deux ans, en partenariat avec sa famille, à trouver les espaces thérapeutiques compétents pour que les diagnostics (neurologie, psychiatrie) le concernant soient posés et que les traitements correspondants soient prescrits. Dès lors, il est devenu moins fatigable, et ses comportements sociaux et langagiers se sont normalisés. Nous avons pu ensuite envisager un enrichissement de sa vie sociale. Sa sexualité était organisée par son Foyer de Vie autour de la mise à sa disposition de films pornographiques, l’encourageant ainsi à la pratique masturbatoire face à ces images. Grand enfant ou adolescent, Pierre avait subi des attouchements sexuels de la part d’hommes adultes. Dans l’institution, un autre homme handicapé lui proposait régulièrement des caresses sexuelles, qui lui procuraient du plaisir. Mais Pierre développait une forte demande d’une découverte de la sexualité avec une femme, ainsi que d’une simple découverte du corps féminin et de son propre corps face à une femme. Avec celles qu’il appelait « ses copines », ses expériences avaient toujours été limitées à quelques baisers sur les lèvres et à quelques caresses, chacun restant « habillé ». Pendant les années COVID (2020-2021), Pierre est retourné vivre en famille, ce qui n’était plus arrivé depuis sa petite enfance. Chacun s’est étonné que cela soit possible sans difficultés insurmontables. Finalement, d’un commun accord entre lui et sa famille, Pierre n’est pas retourné vivre en Foyer de vie. Cette nouvelle situation permettait d’envisager pour lui et avec lui une découverte de son corps, de sa sensualité, de sa sexualité en relation avec une femme réelle, expérience qu’il n’a pas connue pendant son adolescence ou sa jeune vie adulte. C’est dans ce but que j’ai pris contact avec l’Association suisse Corps solidaires. Les représentants de l’Association m’ont confirmé que la demande de Pierre (vivre une expérience sensuelle ou sexuelle avec une femme, les deux partenaires étant, au moins un temps, nus) et ma démarche étaient recevables. Après plusieurs échanges préparatoires avec des membres de l’Association, j’ai été mis en contact avec l’Accompagnatrice qui allait rencontrer ce jeune homme. Avec l’accord de Pierre, j’ai indiqué à celle-ci quelques éléments de l’histoire et des caractéristiques de Pierre, qui pouvaient lui être utiles au cours de ses accompagnements. Nous avons organisé deux rencontres à ce jour, en automne 2021 et au printemps 2022, qui devraient être suivies d’une troisième prochainement. J’ai moi-même emmené (bénévolement) Pierre une première fois jusqu’au lieu où l’attendait l’Accompagnatrice. Les temps de dialogue préparatoire, ceux qui ont eu lieu pendant le trajet aller et retour, et enfin ceux qui se sont déroulés dans les semaines ou les mois qui ont suivi la rencontre, se sont révélés très utiles, voire indispensables,  du fait de la fragilité psychologique de Pierre et de son manque d’expériences dans ce type de vécu. Il me paraît indispensable qu’un professionnel accompagne « psychologiquement » la personne handicapée intellectuelle et/ou présentant des troubles psychopathologiques dans une telle démarche : celle-ci peut s’avérer très utile et bénéfique, mais elle reste périlleuse. Au cours de ce processus (qui a duré plus d’un an), j’ai pris le temps de longs entretiens de réflexion et d’accompagnement avec Pierre, mais aussi avec sa famille, et avec l’Accompagnatrice de « Corps solidaires ». L’Accompagnatrice de l’Association Corps Solidaires a été remarquable et a démontré la grande qualité de la formation prodiguée par cette association : à l’écoute attentive de Pierre, elle a su le mettre en confiance et lui procurer des temps de grand bonheur, qui ont donné à Pierre une plus grande maturité, une expérience riche et respectueuse du rapport intime entre homme et femme, ou plus généralement entre partenaires sexuels. Je doutais moi-même des capacités de Pierre à vivre cette expérience sereinement, dans la réciprocité et la générosité. J’avais tort : l’Accompagnatrice m’a confirmé que Pierre avait pu vivre pleinement les expériences sensuelles ou sexuelles qu’il souhaitait découvrir, dans un profond respect de l’Accompagnatrice. Dans l’après-coup, Pierre a pu me faire part de son vécu dans une verbalisation plutôt élaborée (que des personnes sans handicap langagier ou intellectuel pourraient lui envier). La personne la plus en difficultés suite à cette expérience était la mère de Pierre, qui avait gardé en elle une image de son fils « enfant handicapé pour toujours », peu compatible avec cette expérience d’une « sexualité adulte sans handicap ». C’est avec cette mère que j’ai dû faire le travail d’accompagnement le plus complexe. À ce jour, cette démarche de Pierre et pour Pierre avec l’Association « Corps solidaires » a eu des effets très positifs : Pierre a acquis plus de maturité, plus de capacités d’intériorisation. Il gère mieux ses pulsions et est moins inscrit dans l’addiction à la pornographie. Pierre me paraît bien mieux équipé désormais pour vivre et faire vivre des relations amoureuses, sensuelles ou sexuelles, sans dispositif d’aide particulier.

R

"Je suis IMC 55 ans, aimant le camping depuis mon plus jeune âge. A la puberté mes désirs et mes envies étaient forts. J’ai attendu des années et des années pour pouvoir en parler à une belle personne sur messenger et elle a su m'aider a commencé les recherches sur internet et je suis tombé sur plusieurs sites qui m’ont éclairé et par la suite j’ai fait la recherche d’une assistante sexuelle. Ma 1ère AS sur l’Hérault mais entre l’angoisse d’être ridicule et la peur de mal faire je me suis trouvé nul, la seconde fois j’ai mieux apprécié mais ce n’était toujours pas l’apogée dans mes ressentis, la troisième fois c’était elle qui était venue à Nîmes, c’était mieux mais toujours pas complétements pas satisfait! Elle ne voulait plus venir sur Nîmes alors j'ai recherché une autre AS plus dans ma tranche d’âge. Avec ses courbes, ses hanches, ses seins je me sens vraiment au paradis quand je la caresse. Dommage, qu’elle soit loin de Nîmes sinon je ferai plus souvent appel à elle pour lui faire l’amour."

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